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Noticias / Nouvelles

Hola a todos,

Les contamos que regresamos bien a casa después de terminar exitosamente esta fabulosa travesía entre Santiago y Punta Arenas.

Finalmente recorrimos a pie un total de 3600 km entre el 23 de agosto 2010 y el 17 de mayo 2011, o sea alrededor de 9 meses en los cuales hemos caminado 174 días gastando 3 pares de zapatos cada uno y lo que es mucho más importante: hemos podido conocer un poco la Patagonia, a través de los encuentros con sus habitantes, conociendo sus increíbles paisajes y historia.

Queremos agradecer a todos los que nos han apoyado y que han hecho posible esta aventura humana, especialmente nuestras familias, amigos y todas las personas que nos han brindado su hospitalidad durante nuestra caminata. También queremos agradecer a la CONAF por el patrocinio otorgado y a todos los guarda-parques que nos han recibido en las distintas Áreas Silvestres Protegidas a lo largo de nuestra ruta.

Les contamos que estamos bien, muy felices de volver a encontrar la familia: Pascal está muy ocupado con la redacción del libro que relatará estos 9 meses de caminata mientras que Viviana está empezando un curso de telar mapuche.

Les invitamos a seguir viendo nuestro blog ya que vamos a seguir a publicar fotos, algunas inéditas, y les avisaremos cuando esté listo nuestro libro. Para facilitar el seguimiento de nuestro blog, por favor dejarnos su email a la dirección del blog caminandohacialapatagonia@gmail.com y les aviseramos cuando publiquemos una nueva entrada.

Les mandamos un saludo cariñoso.

Viviana y Pascal

Salut à tous,

Nous voilà de retour à la maison après avoir achevé avec succès cette fabuleuse traversée entre Santiago et Punta Arenas.

Finalment, nous avons parcouru à pied un total de 3600 km entre le 23 août 2010 et le 17 mai 2011, soit environ 9 mois durant lesquels nous avons marché pendant 174 jours, usant 3 paires de chaussures chacun et ce qui est bien plus important: nous avons pu connaître un peu la Patagonie, à travers les rencontres avec ses habitants et la découverte de ses paisajes et Histoire.

Nous souhaitons remercier à tous deux qui nous ont appuyés et qui ont rendu possible cette aventure humaine, spécialement nos familles, amis et toutes les personnes qui nous ont ouvert les portes de leur foyer lorsque nous marchions. Nous tenons aussi à remercier la CONAF pour son parrainnage et tous les gardes-parc qui nous ont reçus dans les différents parcs et réserves au long de notre chemin.

Nous allons bien et sommes très heureux de retrouver la famille: Pascal est très occupé par la rédaction du livre qui relatera ces 9 mois de marche alors que Viviana a comencé un cours de métier à tisser mapuche.

Nous vous invitons à continuer de visiter notre blog car nous allons poursuivre la publication de photos, certaines inédites, et nous vous signalerons lorsque notre libre sera prêt. Afin de faciliter la poursuite de notre blog, nous vous proposons de nous envoyer votre email à l'adresse suivante caminandohacialapatagonia@gmail.com et nous vous signalerons la publication d'une nouvelle entrée du blog.

Nous vous embrassons bien fort.

Viviana et Pascal

domingo, 22 de agosto de 2010

La Cuesta El Espino: un petit tour et puis s'en vont... (2/2)


Nous entrons progressivement en zone minière et apercevons en contrebas les premières maisons puis hameaux, apparemment abandonnés ou temporairement déserts, témoins de l’activité passée de la région. De part et d’autre du chemin et dans les montagnes environnantes, on peut apercevoir des orifices creusés par l’homme et qui paraissent autant de grottes, correspondant chacun à l’entrée d’un tunnel d’exploitation minière. Ici contrairement aux immenses mines du Nord du Chili, le travail est principalement artisanal, l’outillage utilisé est limité, la roche est réduite en morceaux puis évacuée vers l’extérieur à bras d’homme. Elle est ensuite transportée en camion et stockée proche des installations qui permettront d’en extraire le minéral par un procédé chimique. Le résidu peu écologiques de cette opération est d’abord évaporé de son eau dans de grands bassins puis stocké sous forme de gros gâteaux ou colline. Les dépressions et les zones planes sont privilégiées pour accumuler, malheureusement celles-ci correspondent en général aux mêmes endroits par lesquels l’eau de ruissellement de la pluie et les rivières s’écoulent…

C’est dans ce paysage où des marques superficielles ponctuelles indiquent une vie souterraine intense, que nous marcherons jusqu’au terme de périple.

En contrebas, des reflets trahissent l’eau d’un réservoir en forme de piscine : nous dissimulons nos sacs à dos dans un buisson et descendons afin de ne pas rater ce qui sera peut-être notre seule possibilité de recharger les réserves en eau aujourd’hui.

Nous arrivons finalement à proximité de la maison qui du chemin nous avait semblé habité ; aucun signe de vie dans les parages. Nous en profitons pour faire le plein d’eau et prendre une douche improvisée pour nous défaire de la crasse accumulée pendant ces derniers jours. Ce bain nous redonne de l’énergie ; nous reprenons notre marche avant de chercher un lieu pour camper un peu plus bas.

Nos réserves de combustible étant bien maigre, ce soir, le feu de camp nous accompagnera dans la nuit pour cuisiner un repas réparateur et bouillir l’eau recueillie aujourd’hui.






Le jour suivant, nous terminons de descendre et parvenons finalement au carrefour avec la route goudronnée qui unit nos localités de départ et d’arrivée. Nous avons la chance d’observer différentes espèces de cactus au bord de notre chemin : « el gatito », petit cactus rampant en guirlande dont un spécimen précoce nous présente sa belle et généreuse fleur jaune-orangée ; « el copao » grand cactus filiforme pouvant atteindre plusieurs mètres de hauteur, au fruit acide et visqueux ressemblant au kiwi et qui sert également à clôturer les terrains ; et finalement le fameux « asiento de la suegra », traduire « coussin de la belle-mère », sphérique et largement pourvu d’épines agressives, de la taille d’un ballon à celle d’une grosse pastèque.



A un kilomètre du carrefour, en remontant la route, nous atteignons la réserve « Las Chinchillas », dont le but est de protéger les dernières colonies de chinchillas sauvages au monde, cette animal vivant aujourd’hui presqu’uniquement en élevage. Le portail est fermé. Deux jeunes filles nous aperçoivent : les gardes-parque sont absents, elles n’ont pas l’autorisation de nous laisser passer.

Un peu déçus, nous décidons de nous en retourner et de poursuivre notre chemin en direction d’Illapel. Quelques centaines de mètres plus loin, un homme nous hèle : il est en train de planter des arbres pour la réserve et nous indique un garde-parque en vacances, vivant dans une des maisons à proximité du carrefour.

Nous partons à sa rencontre et le trouvons effectivement. Un coup de fil plus tard et il nous donne l’autorisation de rentrer dans la réserve et y camper cette nuit, en s’excusant presque de la situation. Nous lui disons que nous sommes désolés de l’avoir dérangé durant ses vacances et retournons en direction de la réserve qui nous ouvre désormais ses portes. Ce soir c’est le grand luxe : nous aurons des toilettes et de l’eau à volonté.



Nous observons le ballet aérien de différents oiseaux qui viennent s’abreuver aux gouttes qui tombent d’un robinet à proximité. Au crépuscule, un aigle plane au-dessus des cactus non loin de là ; nous sommes l’objet de la curiosité d’un petit oiseau ébouriffé qui sautent d’arbre en arbre et de branche en branche autour de nous. Nous le perdons de vue en instant et il apparaît finalement sur notre table, non désintéressé par notre repas.

Nous avons aussi la visite de deux renards, apparemment parfaitement habitués à recevoir leur repas quotidien de la part des visiteurs de la réserve. Ne souhaitant pas être réveillés cette nuit par une visite impromptue de notre tente par ces deux énergumènes, nous les effrayons et leur jetons des pierres qu’ils prennent pour de la nourriture… Finalement nous sommes obligés de leur courir après pour qu’ils comprennent que nous ne jouons pas et qu’ils ne sont pas les bienvenus. Surpris par nos mœurs belliqueuses, notre oiseau ébouriffé ne réapparaîtra pas ce soir.

Avant d’aller dormir, nous parcourons de nuit le petit sentier éducatif de la réserve et y apprenons le nom de plusieurs cactus observés pendant la journée.



Le lendemain matin, nous avons la chance de partager un long moment avec Rigoberto, le garde-parc de la réserve : tout d’abord il nous fait visiter le « nocturama », espace recréant de jour les conditions nocturnes nécessaires pour observer les chinchillas actives et permettant l’observation de trois chinchillas en captivité, chose impossible dans la nature. En plus des chinchillas, « star » de la réserve, de nombreux rongeurs et marsupiaux de la région peuvent s’observer tranquillement à travers de grandes vitres fumées. Quelques-uns ne sortiront pas de leur petite boîte en bois fourrée de laine, qui leur sert de chambre à coucher ; quelques-uns sont même en train d’y hiberner. Après 5 à 10 minute dans la pénombre, notre vue s’habitue à l’obscurité ambiante. Nous voyons enfin notre interlocuteur et la conversation continue.

Rigoberto aborde alors les raisons qui menèrent à la création de cette réserve visant à protéger un animal interdit de chasse depuis 1929 afin d’enrayer son exploitation massive pour l’exportation de sa fourrure :

« -Le chinchilla avait même était déclarée comme éteinte à l’état sauvage. Dans les années 70, une chercheuse américaine est arrivée au Chili pour étudier ce qui avait été l’habitat naturel du chinchilla, accompagnée d’un fonctionnaire de la CONAF. Ils commencèrent à parcourir la région. Un personnage, injustement resté dans l’anonymat jusqu’à aujourd’hui, fin chasseur de chinchilla dont il connaissait mieux que quiconque les habitudes, eut vent de cette affaire.

Pour faire profiter son savoir et peut-être aussi parce qu’il s’était rendu compte que sa matière première était de plus en plus rare -à cette époque il chassait encore les chinchillas déclarées éteins à l’état sauvage- il souhaitait s’approcher de la chercheuse mais son « profil » ne lui permettait pas de l’aborder directement.

-Et comment se sont-ils rencontrés finalement ?

-Le destin faisant bien les choses, un jour il fut pris en stop par deux personnes : rapidement il se rendit compte qu’il s’agissait de la chercheuse et de son guide chilien. S’introduisant alors habilement dans leur conversation, il les interrogea innocemment sur l’étrange animal qu’il recherchait. Il leur confessa finalement qu’il avait chez lui une vingtaine d’animaux d’une espèce très ressemblantes à la description qu’ils venaient de lui donner. Il les invita à aller les voir et nos deux chercheurs purent effectivement constater qu’il s’agissait bien de chinchillas.

-Et quelle fut leur réaction ?

-Notre chasseur dévoila son identité. Après lui avoir fait promettre qu’il ne chasserait plus de chinchilla, la chercheuse lui proposa de travailler avec elle et ce fut le début d’un travail intéressant entre une chercheuse américaine et un simple mais non moins savant chasseur de chinchillas chilien. Celui-ci l’emmena visiter les quelques endroits où il savait qu’il existait encore des colonies à l’état sauvage, spécialement dans un secteur de collines arides à proximité de Illapel. Et c’est ainsi que celle-ci vu le jour la réserve « Las Chinchillas » dont le but est de protéger les quelques milliers de colonies de chinchillas sauvages et ainsi cette espèce qui avait été déclarée éteinte. »



D’histoire en histoire nous atterrissons finalement autour d’un repas de midi, partagé avec Rigoberto et son collègue planteur d’arbre. Nous avons alors droit à une démonstration, fruit de plusieurs années de dressage : répondant au sifflet de Rigoberto, un merle qui nous observait à distance s’approche, jusqu’á se poser sur notre table, et en quelques petits sauts arrive à proximité du bout de viande que Rigoberto tient sur le bout de son doigt.

D’un regard malicieux, le dresseur nous annonce que son merle ne mangerait pas le prochain morceau mais qu’il irait le ranger dans son garde-manger. Il lui présente alors un morceau plus gros ; le merle tente de le rompre en le frottant avec son bec contre la table mais, n’y réussissant pas, il s’envole puis revient quelques instants plus tard sur la table. Crise de rire générale…

Finalement nous apprenons à notre grande surprise par Rigoberto que c’est le même oiseau tout ébouriffé qui s’était tant approché de nous hier soir.

Le ventre plein et la tête pleine d’histoires nous reprenons notre marche après avoir pris la traditionnelle photo devant le panneau d’entrée de la réserve avec Rigoberto que nous saluons chaleureusement.





Un peu plus d’une quinzaine de kilomètres nous sépare encore d’Illapel, un petit bout de chemin qui nous permet de faire encore quelques rencontres intéressantes.



Tout d’abord Manuel, le gardien du petit aérodrome de Aucó et champion du monde de recyclage. En récupérant des barils de métal usagés, il confectionne d’inusables brouettes que les mineurs du coin s’arrachent, étant les seules qui résistent plus longtemps au dur travail du transport de pierre. Il nous offre quelques oranges pour reprendre des forces pendant que nous discutons un peu.

A quelques pas d’Illapel, intrigués par un panneau indiquant « Pan Candeal », nous faisons la connaissance de Flora, une dame âgée d’une soixantaine d’années, et ses deux filles qui nous font goûter ce fameux pain qu’elles fabriquent artisanalement, à partir d’une farine complète moulue dans leur propre moulin hydraulique. Lui ayant expliqué mes affinités avec les moulins et l’eau, je suis convié à visiter le moulin de Flora, qui mout le blé de la région depuis plusieurs générations. Le long du petit chemin d’accès au moulin se trouvent de nombreuses pierres de meules anciennes, qui témoignent de cette histoire. Un canal alimente une turbine métallique horizontale dont l’axe est relié à une grande pierre horizontale d’un peu plus d’un mètre de diamètre. Les grains de blé tombent par un orifice situé au centre de la pierre, sont moulus durant leur trajet sous la pierre depuis le centre vers la circonférence où ils émergent sous forme de farine.





Après s’être coiffée, Flora accepte de poser pour nous à côté de son moulin, pour une photo souvenir. Chargés de quelques kilos supplémentaires de farine, nous remercions Flora pour cette visite et poursuivons notre marche vers la conclusion de notre randonnée, en espérant que ce moulin puisse continuer de fonctionner et survivre à Flora pendant plusieurs générations encore.


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